En 2010, avec la bibliothèque de rue du mercredi, au Blosne à Rennes, est né le projet de « Mosaïques quartiers ». En hommage à l’artiste Odorico, mosaïste italien, les habitants sont devenus artistes, le temps de cinquante mosaïques. Installées dans cinq halls d’immeubles, par le bailleur social, ces mosaïques ont scellé un pacte entre les habitants : celui du respect de l’autre. Témoignages de Murielle et Alphonsine
Il y avait au départ la bibliothèque de rue avec Antoinette et Grégoire, dans le quartier du Blosne. La bibliothèque de rue, nous y allions le mercredi avec nos enfants.
Nous connaissions la mosaïque, mais nous ne savions pas comment cela se faisait. Au début, c’était pour nous un jeu d’enfants. La première fois, avec Stéphanie, l’artiste-mosaïste, c’étaient les mains que les enfants ont voulu réaliser : nos mains, les mains de nos filles, les mains de nos fils… les mains de tous les enfants… De petits morceaux de carreaux de couleur, c’était joli !
Les premières réalisations ont été un déclic.
C’est devenu notre atelier. Les enfants sont venus et sont revenus avec les parents qui ont voulu voir ce qu’ils faisaient. C’est devenu un temps important de partage et de convivialité où le bouche à oreille a fonctionné. Il y avait des mamans, des papas, des enfants, des personnes âgées...
C’est devenu un projet du quartier, celui des enfants et des parents. Toutes les familles sont venues partager des plats de pays différents. Nous avons beaucoup appris des autres. Des mamans sont venues écrire « bienvenue » en arabe.
Nous étions tous égaux, noirs et blancs, avec toutes les couleurs de nos mosaïques.
Tous ensemble, nous avons réalisé cinquante mosaïques, avec une grande fierté d’avoir fait cela. Le Blosne est un quartier qui est mal vu. Nous nous sommes sentis valorisés.
Nous connaissions la mosaïque, mais nous ne savions pas comment cela se faisait. Au début, c’était pour nous un jeu d’enfants. La première fois, avec Stéphanie, l’artiste-mosaïste, c’étaient les mains que les enfants ont voulu réaliser : nos mains, les mains de nos filles, les mains de nos fils… les mains de tous les enfants… De petits morceaux de carreaux de couleur, c’était joli !
Les premières réalisations ont été un déclic.
C’est devenu notre atelier. Les enfants sont venus et sont revenus avec les parents qui ont voulu voir ce qu’ils faisaient. C’est devenu un temps important de partage et de convivialité où le bouche à oreille a fonctionné. Il y avait des mamans, des papas, des enfants, des personnes âgées...
C’est devenu un projet du quartier, celui des enfants et des parents. Toutes les familles sont venues partager des plats de pays différents. Nous avons beaucoup appris des autres. Des mamans sont venues écrire « bienvenue » en arabe.
Nous étions tous égaux, noirs et blancs, avec toutes les couleurs de nos mosaïques.
Tous ensemble, nous avons réalisé cinquante mosaïques, avec une grande fierté d’avoir fait cela. Le Blosne est un quartier qui est mal vu. Nous nous sommes sentis valorisés.
Dans les halls d’immeuble : de petits carreaux dialoguent
C’était en 2010, et trois ans se sont écoulés avant que les mosaïques ne soient installées dans les halls de cinq immeubles : square des Grisons, par Archipel Habitat. Alphonsine se souvient : « Il y a eu l’inauguration avec plein de gens qui parlaient de notre travail. Je crois que nous aurions aimé témoigner… C’était comme si nous étions un peu dépossédés de notre histoire ». Murielle a participé à l’installation dans le hall : « Je me suis sentie un peu seule pour l’installation, alors que nous étions 150 habitants à avoir réalisé ces mosaïques ».
Pas facile… la communication…, mais Murielle et Alphonsine se veulent positives : « Les gens n’y croyaient pas et pensaient que cela serait détérioré, mais pas du tout. Il y a du respect car ce sont les habitants qui ont fait ces mosaïques. Cela nous a permis de faire connaissance et d’éviter de juger et d’être jugés. Grâce à de simples petits bouts de carreaux, nous avons pu dialoguer. »
Et la mosaïque pour nous, aujourd’hui ?
Murielle : « J’ai fait une fois une démonstration de mosaïque à l’école de mes enfants. » Alphonsine : « Aujourd’hui, la mosaïque, je kiffe et mes enfants aussi. Je continue même dans mon travail, avec les personnes âgées de la maison de retraite où je suis actuellement aide-soignante. C’est apaisant pour les personnes souffrant d’Alzheimer. »
A g. Photo réalisée par Alphonsine. A d.Photo réalisée par Murielle